Pour fabriquer ma première cotte de maille, j'ai voulu faire dans l'original et le durable. J'ai d'abord pensé à de l'aluminium riveté, mais faute de pouvoir trouver un alliage assez rigide, je me suis rabattu sur l'acier inoxydable. Ce métal a des avantages incontestables mais aussi des inconvénients à prendre en compte si vous voulez l'utiliser pour votre prochaine cotte de maille. Voici quelques infos qui pourront vous être utile si vous vous sentez le courage de travailler ce mithrill.
Avantages
- stabilité : l'inox utilisé était un grade 304, le même que celui utilisé pour la majorité des couverts de table et autres ustensiles de cuisine. Il est donc parfaitement à l'épreuve de la rouille. De ce fait, il brille durablement.Le brillant des débuts perdure. De plus, cette stabilité du matériau évite les changements de teinte. S'il vous prenait une envie de faire des modifications sur la maille quelques années après, il ne devrait pas y avoir de problèmes, contrairement à une maille en acier galvanisé ou en acier doux.
- entretient nul : Encore du fait de sa stabilité, l'entretient d'une cotte de maille en inox est nul. Le seul entretient que j'ai imaginé n'a pas été compliqué et le gain fut quasi nul. J'ai passé la maille tout entière dans le lave vaisselle…
- innocuité : peu de gens le savent, mais l'acier galvanisé est cancérigène et la peau et l'une des voies d'accès à notre corps des agents cancérigène. Bien sur, on peut douter que le port d'une maille en galva quelques jours dans une année ait des effets, et puis il est rare que la maille soit portée à même la peau. Mais un risque faible reste un risque. Et l'acier inox est une alternative au galvanisé qui permet d'éviter ce risque.
- rigidité : l'acier inox est beaucoup plus rigide que les autres aciers communément utilisés dans la fabrication de nos cottes de mailles. Le gros avantage est que l'on ne peut pas douter de la solidité de l'ensemble, et qu'avec les dimensions choisies, il serait surprenant que les anneaux s'ouvrent tout seuls, que ce soit à cause de leur propre poids ou lors d'un accroc.
Inconvénients
- rigidité : elle est aussi un gros inconvénient lorsqu'il s'agit de travailler le fil et les anneaux. L'ouverture et la fermeture des anneaux est difficile, ce qui réduira probablement votre endurance à la tache. Cela dit, si vous persévérez suffisamment, que vous travaillez régulièrement jusqu'à atteindre un bon niveau de fatigue, les tendons et les muscles de vos mains se renforceront petit à petit. Le travail finira par vous paraître moins dur.
- dureté : un fil de 2mm de section en acier galvanisé se coupera assez facilement avec une tenaille russe ou une pince diagonale. Un fil de même section en acier inox sera à peine entamé par ce type d'outil. Le seul outil qui vous permettra de couper correctement et sans trop d'efforts un tel fil est une pince pour corde à piano, aussi appelée " mini coupe boulons ". La pince a une forme qui permet une démultiplication de la force exercée lors de la coupe. Attention : la dureté de l'acier et le nombre de coupes phénoménal nécessaire pour un haubert finira par user la pince. J'ai déjà cassé une pince de ce type, pourtant d'une marque leader sur le marché mondial. Racheter une pince en cours de travail est une éventualité à prendre en compte.
- poids : l'inox est légèrement plus lourd que le galvanisé. Pour information, il y a 41m de fil par kilo de fil inox 304 en 2mm de section. Cela peut être un inconvénient majeur pour certains. Personnellement, si je craignais de porter un haubert trop lourd, j'opterais pour de l'aluminium ou de la laine tricotée … entre un haubert de 12 Kg et un de 14 Kg, y a-t-il vraiment une différence ? Quoi qu'il en soit, c'est lourd !
- coût : lorsqu'il a fallu faire le choix de l'acier à utiliser, ce critère a pesé lourd dans la balance. Il a fallu casser la tirelire. Toujours en 2mm de section, le fil galvanisé tournait aux alentours des 3 EUR le kilo alors que le kilo d'inox avoisinait les 5 EUR. Sur 15 à 20 Kg de fil, ça fait vite un écart de prix certain. De plus, la difficulté du travail induit des coûts supplémentaires. Pour couper vos anneaux, une pince pour corde à piano d'excellente qualité ne sera pas un luxe. KNIPEX ou BOST sont de bonnes marques, FACOM est à mon sens le top (garantie à vie, quant ça casse ça peut servir). Une telle pince coûte facilement 35 à 70 EUR, c'est un gros poste dans le budget total …
Détails à prendre en considération
Le rendu désiré pourrait être qualifié de " bourrin ". Le but recherché était une impression (pas qu'une impression lorsque l'on porte le haubert) de solidité et de lourdeur. But atteint à 500% ! J'ai opté pour du fil de 2mm de section et des anneaux de 8mm de diamètre interne.
J'avais à ma disposition du fil de 1,5mm de section. Un peu plus cher, mais plus économique puisque il y a 71m de fil par kg de ce fil, contre 41m pour le même en 2mm. Le travail, tant de coupe que d'ouverture/fermeture des anneaux aurait été facilité. Avant de vous lancer, essayez d'obtenir quelques échantillons de fils de différentes sections, faites quelques anneaux et montez-les pour vous faire une idée. C'est un travail préalable que vous pourriez regretter de ne pas avoir fait.
Les ressorts nécessaires à la fabrication des anneaux ont été réalisés grâce à une vieille perceuse Makita de 600W. Ce fut un minimum pour un tel matériau. Réaliser les anneaux à l'ancienne mode sur une machine manuelle aurait été un calvaire, d'autant plus que ce fil montrait une résistance à la torsion bien plus importante qu'un fil d'acier doux ou galvanisé.
En conclusion
Si vous êtes fou, optez pour l'inox ... Si en plus de ça vous êtes furieux, montez du 8mm en 2mm de section !
Plus sérieusement, si vous avez envie d'un haubert de mithrill qui résistera à 3 générations de GNistes, optez pour l'acier inox. Seulement, soyez prêt à investir dans 20 Kg de fil, une perceuse relativement puissante, et surtout une pince coupante d'excellente qualité. Une bouteille de Synthol, des pansements anti-ampoules et une bonne dose de persévérance pourront aussi être utiles.
Avis personnel : c'est là ma première cotte de maille. Pour le GN plus que pour la reconstitution médiévale, le souci de fidélité historique était quasi absent. C'est bien du mithrill que je voulais … Je me suis dit que quitte à monter une cotte de maille, autant en monter une solide pour éviter d'avoir à recommencer. A ce jour le haubert n'est pas encore sorti en GN, mais j'ai bon espoir qu'il résiste à bien des saisons…
bonsoir j aime beaucoup ton
bonsoir
j aime beaucoup ton style "bourin" ^^
tres bonne explication
j ai moi meme realiser tres récemment un débardeur de maille
mais avec ce que j avais deja: du fil galva
etant un fou furieux de naissance ^^ ton idée de fils inox 2mm diam 8 me plais beaucoup
et vais m y lancé j espere d ici peu de temps
merci ^^
Tu as l'aluminium "dural"
Tu as l'aluminium "dural" (aliage A5 dans mes souvenirs, plus rigide) aussi qui peut être une solution. Je ne sais plus si j'avais écris un truc là dessus à l'époque, il y a peut etre un message quelque part dans le forum ... mais pour le même rendu, tu vas diviser le poids par 4, et multiplier le prix par 3 aussi peut être. Le galvanisé c'est la base de toutes façons, sinon encore moins cher, l'acier recuit. A ce moment là il te faudra graisser la cotte pour éviter la rouille. Si tu ne l'as pas encore vu, je te renvoi à cet article http://trollcalibur.com/node/6362 .